(source : VDN 5/11/18)
Emplacement, tarifs, disponibilité... Difficile, souvent, de choisir son auto-école. Les coûts engendrés par l’apprentissage de la conduite poussent à ne pas prendre cette décision à la légère. Un indice permet toutefois d’y voir plus clair : le taux de réussite à l’examen du permis B.
Les chiffres sont délivrés chaque année par les services de la Sécurité routière des préfectures du Nord et du Pas-de-Calais. Les résultats réalisés en 2017 par plus de 700 auto-écoles de la région ont été comparés, par secteur : La carte des stats
Certaines auto-écoles les affichent. D’autres préfèrent les cacher, ou en afficher d’autres, plus anciens, voire erronés. Pourtant, à partir du 1er janvier, pour de nombreuses agences, l’information du client sur les taux de réussite sera obligatoire. En cause ? La mise en place du label d’État « qualité des formations au sein des écoles de conduite », créé par arrêté du 26 février 2018 (1).
Pour l’UFC-Que Choisir, qui milite pour un affichage plus transparent, « c’est une bonne nouvelle ». Robert Bréhon, président de l’antenne nordiste de l’association de consommateurs, rappelle que « 70 % des auto-écoles affichaient des taux erronés, supérieurs à la réalité ». « Nous avons pu démontrer, grâce aux chiffres de la préfecture, que ces auto-écoles trichaient. »
« Le problème, c’est que ces taux ne sont pas forcément représentatifs de la qualité de service », déplore Nelly Vandenberghe, présidente du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) dans le Nord. Pour l’exemple, elle compare une auto-école basée à Wazemmes, et qui accepte tous les clients, à une auto-école « de campagne », dont le taux est de 100 %, pour moins de 20 candidats à l’année. « Son taux de réussite est inférieur à 50 %. Mais il accompagne bien plus de personnes, parfois avec plus de difficultés *. Alors forcément, certaines passent leur permis en quatre ou cinq fois... Et ça fait chuter son taux. » L’UFC-Que choisir rappelle, de son côté, que « la réglementation est la même pour tous » et qu’il est « logique que ce pourcentage soit connu » des consommateurs.
* Notre diagnostic de territoire et la mise en œuvre du projet Caravane mettent en évidence depuis deux ans que les difficultés sont aussi bien réelles en milieu rural, où les auto-écoles acceptent aussi tous les clients. Certes, le contexte est sans doute différent de celui rencontré en ville ou agglo, mais il nous semble que ce sont avant tout les modalités pédagogiques et d'accompagnement qui permettent de faire évoluer le taux de réussite... Au boulot, donc !
